

Les immeubles anciens et historiques ont un charme indéniable, mais ils présentent souvent un défi majeur : l’humidité. Les murs épais, les caves voûtées et les façades anciennes absorbent l’eau de manière différente que les constructions modernes. Intervenir sur ce type de bâtiment nécessite prudence et expertise afin de préserver le patrimoine tout en assurant un confort sain pour les habitants.
Pourquoi l’humidité est problématique dans les bâtiments anciens
L’humidité peut se manifester de différentes façons : remontées capillaires, infiltrations latérales, condensation ou moisissures. Dans un immeuble ancien, elle entraîne :
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La dégradation des enduits et peintures anciennes.
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L’apparition de salpêtre et de champignons lignivores comme la mérule.
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La fragilisation des matériaux historiques (bois, pierre, briques).
Ces effets ne sont pas seulement esthétiques : ils compromettent parfois la sécurité structurelle de l’immeuble.
Diagnostiquer avant d’intervenir
Avant toute intervention, il est essentiel de comprendre la source et la nature de l’humidité. Les professionnels utilisent :
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Mesures hygrométriques et humidimètres pour évaluer l’humidité des murs et sols.
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Endoscopies de murs et cavités pour détecter infiltrations et canalisations défectueuses.
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Cartographie des remontées capillaires pour cibler les zones critiques sans abîmer le bâti.
Un diagnostic précis permet de choisir des solutions adaptées, minimisant les risques de dégradation.
Solutions techniques adaptées aux immeubles anciens
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Traitement des remontées capillaires
Les murs anciens absorbent l’eau par capillarité. Les techniques modernes permettent de bloquer ces remontées sans détruire les enduits d’origine. Les méthodes comprennent :-
Injection de gels hydrofuges ou cristaux à base de silicates.
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Pose de membranes ou drains chimiques discrets.
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Assèchement par ventilation contrôlée
Dans les immeubles où l’humidité est due à la condensation, une ventilation douce et contrôlée permet de réduire l’humidité relative sans brusquer les matériaux anciens. Les systèmes modernes peuvent être intégrés discrètement aux cages d’escalier ou aux faux-plafonds. -
Traitement des caves et sous-sols
Les sous-sols anciens sont particulièrement exposés aux infiltrations. Les solutions efficaces comprennent :-
Cuvelage partiel ou complet avec matériaux respirants compatibles avec la pierre ou la brique.
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Drainage périphérique discret pour évacuer l’eau sans modifier l’aspect extérieur.
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Protection contre la mérule et les moisissures
Les interventions préventives ou curatives utilisent des produits fongicides compatibles avec les matériaux historiques. L’objectif est d’éliminer le champignon tout en respectant la structure du bois et des enduits anciens. -
Assèchement sans démolition
Pour les copropriétés, il est crucial d’éviter des travaux invasifs. Les technologies comme les systèmes d’assèchement électrique ou par osmose inversée permettent de sécher les murs depuis l’intérieur sans toucher aux façades ou aux parties communes.
Préserver l’intégrité du bâti et le confort des habitants
Dans un immeuble ancien, chaque intervention doit équilibrer efficacité technique et respect du patrimoine. Les bonnes pratiques incluent :
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Choisir des produits et matériaux compatibles avec la pierre, la brique et le bois anciens.
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Minimiser les travaux invasifs pour réduire l’impact sur les copropriétaires.
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Travailler avec des entreprises spécialisées dans l’humidité des bâtiments historiques.
Conclusion
Traiter l’humidité dans un immeuble ancien n’est pas seulement une question de confort : c’est un acte de préservation du patrimoine. Grâce à des diagnostics précis et à des techniques adaptées, il est possible d’assécher les murs, protéger les structures et améliorer la qualité de vie des habitants, tout en respectant l’authenticité du bâti.